Biarritz est la fille d'un pêcheur qui, comme dans les contes de fées, a contracté un beau mariage et est entrée dans le Gotha.
La ville apparaît dans les sources médiévales comme devant sa prospérité à la pêche. Mais pas n'importe quelle pêche :
la pêche à la baleine !
Les Biarrots chassent - car il s'agit plutôt de chasse - ce cétacé. Les côtes du golfe de Gascogne sont à l'époque fréquentées par ces géants marins et plus précisément par la baleine franche.
Il est d'ailleurs bien révélateur que l'autre nom de l'animal soit « baleine de Biscaye », un nom donné par les baleiniers basques. Elle est « franche » car c'est une proie idéale, permettant une production exceptionnelle d'huile par la forte teneur en graisses de ses tissus. De plus, ces baleines sont plus lentes que les rorquals (comme la baleine bleue) et facilement repérables à la surface.
Enfin, et ce n'est pas la moindre de leurs qualités, après le harponnage, les baleines franches flottent plus longtemps sur l'eau. Or, la baleine prise était halée jusqu'à la côte et cela facilitait un travail déjà bien malaisé par ailleurs.
Il y avait à Biarritz un site tout à fait propice à la traque de ces mammifères, et c'est autour de ce qui s'appelle aujourd'hui le Port-Vieux que les pêcheurs sans doute gascons, si l'on en croit les sources (les habitants basques étaient des agriculteurs plutôt regroupés sur ce qui est aujourd'hui le quartier de l'église Saint-Martin), avaient développé leur activité.
Le site est remarquable.
La Grande Plage de Biarritz est encadrée de deux avancées rocheuses faisant promontoire. Au nord, sur le Plateau, domine le phare datant du milieu du XIXe siècle et culminant à 73 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il marque la limite de la côte rocheuse et permet de contempler l'ourlet de sable qui, filant plein nord sur plus de 200 kilomètres, est caractéristique de la côte landaise.
Au sud, les pêcheurs baleiniers avaient installé une tour de guet, une atalaye, qui a donné son nom au plateau où vous visiterez peut-être le musée de la Mer avant d'aller quasiment marcher sur l'eau sur le rocher de la Vierge. Un homme s'y postait à la saison et signalait aux pêcheurs la présence annonciatrice de prospérité en émettant de la fumée. L'atalaye n'existe plus. La Seconde Guerre mondiale lui a été fatale.
Les ingénieurs avisés de l'Organisation Todt avaient fait de ce cap un élément bien conçu du mur de l'Atlantique. On y trouvait en particulier un poste de commandement qui fut creusé au prix fort, en travaillant jour et nuit, par les prisonniers français originaires d'outre-mer, retenus au stalag 22.
les belles de la côte (2018). Dans pays basque une terre, l’océan et des hommes .