Le Casino Municipal


Dite autrefois « plage des fous », la Grande Plage présente un demi cercle encadré par le casino Bellevue et l'hôtel du Palais.

 

En face, émergent le Grand Rocher et la Roche Plate. Au cœur mythique de la station, le casino municipal, ayant échappé à la démolition qui lui était promise au tout début des années 1990, a fait l'objet d'une spectaculaire opération de modernisation et de restauration destinée à lui redonner son lustre d'antan.

 

De style Art déco, il s'ouvre sur la plage par un portique abritant cafés et boutiques. Recouvert d'un toit en terrasse, il présente au premier étage un vestibule construit en passerelle au-dessus de l'avenue Charles-de-Gaulle, et qui mène à la longue galerie de distribution des salles de jeux et de spectacles.

 

BELVÉDÈRE SUR LA MER

 

Alfred Lamoureu-Lauthé (1879-1956), que l'architecte Édouard Niermans associe à la reconstruction de l'hôtel du Palais qui avait brûlé, devient, dans les années 1920, le maître d'ouvrage presque exclusif d'Alfred Boulant, grand promoteur de Biarritz.

Il réalise notamment pour lui la construction d'un immeuble de rapport à l'entrée des jardins de l'hôtel d'Angleterre ou la réfection de l'hôtel du Palais (restaurant et piste de danse).

 

Puis il est chargé, en 1929, de reconstruire le casino municipal. Le parti adopté par l'architecte contribue à recomposer un front de mer au goût du jour.

Lamoureu-Laulhé va disposer d'à peine un an pour édifier son projet, qui n'est pas une simple reconstruction.

 

D'abord, il modifie considérablement l'insertion du bâtiment par rapport a la ville et a la plage.

 

En plaçant l'accès en angle, côté ville, par une large esplanade sous laquelle passe la route, il opère une séparation nette des fonctions entre les niveaux, mais aussi protège l'entrée des vents d'ouest, tout en accentuant une certaine théâtralisation du casino.

 

II recule la façade sur mer pour améliorer le promenoir, et couvre la piscine (qui vient se substituer a l'ancien établissement de bains) d'un toit-terrasse accessible depuis la plage et depuis l'intérieur, créant ainsi un deuxième belvédère sur la mer.

 

II abrite les commerces du niveau de la plage par une sorte de galerie couverte faisant promenade, dont le dessin rappelle celui des arcades des bâtiments voisins du Bon Marché et de Motel Plaza.

 

SUMMUM DE L'ART DECO

 

Lamoureu-Laulhé choisit de s'exprimer dans le style Art déco qu'iI a déjà employé mais jamais à une telle échelle, sans doute pour parachever la modernisation de la station dans un style qui "vit et règne en maitre à Paris" .

 

À l'extérieur, des proportions harmonieuses, une grande sobriété dans les lignes droites, les larges baies et les arcades, des ornements réduits au minimum.

À l'intérieur, des espaces très généreux, décuplés par un système de grands miroirs, servant a la fois de desserte pour les salles de jeux, de fêtes, de restaurant ou de dancing, et de déambulation face a l'océan.

 

À l'entrée, une luxueuse décoration, de la mosaïque jaune, bleu et or couvrant le sol de l'entrée au plafond lumineux, étudiée pour ne pas gêner la perception de l'océan, élément fondamental du décor.

 

Cette modernité qui n'a rien d'agressif séduit les contemporains. Maddalen Narbaïtz-Fritschi

 

biarritz (2020). Dans 101 sites et monuments qui racontent le pays basque .

   

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