Chapelle du Sacré-Cœur


Une première chapelle du Sacré-Cœur, élevée par l'abbé Jean-Baptiste Garat, fondateur en 1826 de la Maison des Missionnaires, ne permettait plus d'accueillir tous les fidèles.

 

En 1925, le chanoine Pierre Lopez de la Vega, supérieur de la congrégation fit appel à la générosité des paroissiens et commanda une chapelle plus importante à l'architecte Hiriart et ses associés Tribout, Beau et Lafaye.

 

Le nouvel édifice, qui s'étire sur 35 m de long, offre un parti volontairement dépouillé, conforme au style d'Hiriart avec quelques motifs régionalistes.

Un campanile de forme carrée, sommé d'un lanternon, se dresse comme un signal, tandis que la façade se limite à un simple mur pignon percé d'une rose.

Elle est précédée par un porche, couvert de tuiles creuses, dont le linteau est orné de motifs basques et de la dédicace « Eskual Herriok Jesusen Bihotz Sokratuari (« Le Pays basque dédié au Sacré-Cœur de Jésus »).

 

À l'intérieur, l'absence de voûtement, remplacé par une charpente en bois, et les tribunes du transept s'inscrivent dans la tradition des églises basques, mais la somptuosité du décor contraste radicalement avec l'austérité de l'architecture.

 

UN RUISSELLEMENT DORÉ

 

Hiriart sollicita le peintre décorateur Alfred-Léon Sauvage (1892-1974), qu'il fit intervenir, dans le même temps, sur le chantier du musée de la Mer à Biarritz.

L'artiste couvrit les murs de la nef de deux frises de 20 m de long chacune. Il y représenta une théorie de saints nimbés d'or, de martyrs, d'apôtres, d'évêques, de docteurs de l'Église, reconnaissables à leurs attributs et à leur nom basque inscrit au-dessus de chacun d'eux.

 

Quarante-huit personnages, grandeur nature, sont tous orientés vers le chœur répondant au message du Christ inscrit sur l'intrados : « Venite ad me omnes » («Venez tous à moi »).

 

Pour éviter la monotonie, le peintre adopte différents styles : ainsi, certaines figures (comme saint Martin ou Jeanne d'Arc) sont géométrisées selon une stylisation propre à l'Art déco, d'autres paraissent plus hiératiques (saint Nicolas ou saint Félix), inspirées de part byzantin ; d'autres encore, par la torsion des corps ou la palette acide (l'archange saint Michel), empruntent au maniérisme italien.

 

La palette chatoyante et les frises de motifs géométriques, qui encadrent le cortège se détachant d'un fond ornemental de rinceaux, renforcent l'effet décoratif.

La mosaïque de l'abside, toute ruisselante d'or, représente le Christ assis sur son trône, entouré de la Vierge et de saint Joseph.

Réalisée en 1935 par la manufacture de verriers et mosaïstes Mauméjean, la scène est mise en valeur par l'intrados en verre de l'arc triomphal.

De même, les vitraux, dont certains représentent les armes des villes du Labourd, sont signés des frères Mauméjean. Dominique Dussol

 

chapelle du sacré-cœur (2020). Dans 101 sites et monuments qui racontent le pays basque .

 

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