Hôtel de Ville


Dès le Second Empire, la Ville de Bayonne s'engage dans une phase d'embellissement urbain.

 

Cette campagne est marquée par une forte modernisation visant l'hygiène et la circulation, ainsi que par l'apparition d'architectures allant du style néo-classique à l'éclectisme. Elle annonce les prémisses de la ville hors les murs qui verra le jour suite au déclassement de la place forte en 1907.

 

UNE NOUVELLE ÈRE

 

L'édification de l'hôtel de Ville, en 1843, marque le début de cette nouvelle ère.

Initialement implanté dans la ville haute, au pied de la cathédrale, il prend place, suite à la destruction d'une partie des fortifications des bords d'Adour, au centre d'une grande place.

 

Conçu par l'architecte Vionnois, l'édifice, qui abrite également une salle de spectacle et l'hôtel des Douanes, est maintenu par plus de 3000 poteaux ancrés dans le sol marécageux.

Le bâtiment, de style néo-classique, est entouré d'un péristyle propice aux promenades et surmonté d'un dôme abritant la scène du théâtre. Sur l'acrotère, au-dessus de l'imposant balcon rythmé de larges baies reprenant les ouvertures du péristyle, des statues allégoriques représentent la Navigation, l'Industrie, les Arts, le Commerce, l'Astronomie et l'Agriculture.

 

Largement rénové après le grand incendie de 1889, l'hôtel de Ville a conservé sa fonction de salle de spectacles. Du théâtre à l'italienne, il ne reste désormais plus que la coupole surplombant une salle entièrement rénovée et qui abrite, depuis 1991, la Scène nationale Bayonne-Sud Aquitain.


SUR DES AIRS HAUSSMANNIENS

 

À l'arrière, sur l'ancienne place d'Armes, le kiosque à musique (1891) est suivi par le jardin Bonnat, à la française, et le jardin Cassin, à l'anglaise, tous deux conçus par la société d'horticulture Gélos (1900-1930).

 

Parallèlement à cet aménagement spectaculaire, la Ville entreprend le percement de la rue Bernède et s'offre un peu du Paris d'Haussmann en terres gasconnes.

De grands immeubles de rapport supportés par des arcades néo-classiques font ainsi écho à l'hôtel de Ville.

 

La création de la rue Albert-Ier confirme cette volonté d'harmonisation des façades, avec une succession d'hôtels particuliers dont la Banque de France (1859).

Côté Petit Bayonne, faisant suite aux berges boueuses dédiées à l'activité maritime, l'aménagement des allées Boufflers offre également, dès la fin du XIXe, une prestigieuse façade sur l'Adour.

 

Afin de relier ces nouvelles allées au cœur du Petit Bayonne, la rue Jacques-Laffitte est percée en 1881.

Elle abrite notamment le musée Bonnat-Helleu et le monumental Dépôt de Pompes. Puis, sur l'emplacement des anciens couvents des Jacobins et des Capucins, un grand bâtiment de style néo-classique est édifié pour accueillir l'hôpital militaire.

 

En 1886, ce mouvement urbain atteint le cœur de la cité avec la construction, face au chevet de la cathédrale, de l'imposant Palais de Justice. Amandine Guindet

 

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