Irouléguy


Bien que la vigne soit présente aux abords de Saint-Étienne-de-Baïgorry et de Saint-Jean-Pied-de-Port probablement dès l'Antiquité et l'occupation romaine, les premiers textes qui la mentionnent ne remontent qu'au XIIIe siècle.

 

LES MOINES DE RONCEVEAUX

Un siècle plus tard, les moines de Ronceveaux - aujourd'hui en Espagne dans la communauté de Navarre - choisissent de bâtir deux prieurés : l'un à Irouléguy, l'autre à Anhaux, pour établir un vignoble qui ne peut se développer à proximité de leur abbaye, située à plus de 1000m d'altitude.

Les conditions de la viticulture s'avèrent en effet bien meilleures le long de cette dépression de Cize-Baïgorry, qui s'étend sur une vingtaine de kilomètres au cœur de la montagne de Basse-Navarre.

La tradition locale colporte la légende de pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle et qui, de passage à Saint-Jean-Pied-de-Port, dernière étape avant l'Espagne, oubliaient les fatigues du chemin en dégustant les saumons de la Nive, les palombes de montagne et le vin d'Irouléguy.

On peut cependant avancer que le pèlerin des temps médiévaux étanchait plus certainement sa soif en buvant du Cidre, dont la fabrication est attestée depuis le Xe siècle.

 

APPELLATION IROULEGUY

 

À partir du XVIe siècle, le vignoble se développe sous l'impulsion de la noblesse dont le vicomte d'Urdos.

Mais, c'est au XVIIIe que la vigne connaît son véritable essor pour atteindre son apogée au milieu du XIXe.

À la même époque, le vin d'Irouléguy est expédié, depuis le port de Bayonne, à destination de l'Allemagne, de l'Angleterre et des Pays-Bas.

Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, l'exode rural, le développement de l'élevage et les maladies de la vigne entraînent le déclin de la viticulture.

L'oïdium fait son apparition en 1848 : les vignes sont dévastées, notamment à Irouléguy. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la vigne au Pays Basque est devenue une culture relique qui occupe moins de 2 % de la surface agricole.

Face à la perspective inéluctable de cette disparition annoncée, quelques propriétaires de Saint-Étienne-de-Baïgorry, avec à leur tête Alexandre Bergougnan et Pierre Minjonnet, décident de relancer le vignoble et créent en 1945 un syndicat de défense des vins d'Irouléguy qui obtient la simple mention « appellation Irouléguy ».

 

Ils décident également de bâtir à Saint-Étienne-de-Baïgorry une cave coopérative destinée à vinifier toute la production. Après l'obtention, en 1953, du label VDQS (vin délimité de qualité supérieure), la première vinification a lieu en 1954.

 

Une autre étape est franchie en 1970, avec le classement en « appellation d'origine contrôlée » (AOC). L'encépagement dans l'appellation Irouléguy est désormais limité : le tannat, le cabernet franc et le cabernet sauvignon pour les vins rouges et rosés ; le courbu, le petit courbu, le manseng et le gros manseng pour les vins blancs.

 


Après un plan de restructuration de l'Irouléguy engagé dans les années 1980, un négociant du cru, Étienne Brana, se lance à son tour dans l'aventure.

S'appuyant sur l'expérience et le concours de spécialistes de la culture en terrasse venus des cantons suisses de Vaud ou du Valais, il crée un vignoble au prix d'énormes travaux de terrassements.

À partir de 1986, stimulée par cette nouvelle concurrence, la cave décide de vinifier à part le domaine de Mignaberry. Viendront ensuite ceux des Terrasses de l'Arradoy, d'Iturrixte et de Mendisokoa. D'après CHRISTOPHE RAMBERT

 

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