Il est des édifices qui retiennent l'attention du visiteur dès la première rencontre.
La chapelle Saint-Nicolas d'Harambels est de ceux-là. Jalon essentiel des chemins de Saint-Jacques, point de convergence toujours vivace des trois routes principales du pèlerinage de Compostelle, Vézelay, le Puy et Tours, la chapelle Saint-Nicolas d'Harambels est un édifice hautement emblématique.
Si la date exacte de fondation du prieuré est inconnue, les premières mentions d'Harambels remontent au XIe siècle. L'afflux de pèlerins favorisa la création de nombreux hôpitaux autour d'Ostabat, et leur accueil régulier au prieuré d'Harambels contribua au développement du hameau, visible aujourd'hui encore.
L'activité du prieuré perdura jusqu'à la veille de la Révolution française, période qui vit alors la vente des bâtiments pour 5 000 livres. La chapelle et l'hôpital furent achetés par les quatre donats responsables de l'intendance des bâtiments, les citoyens Etcheverry, Etchetoa, Saloa et Borda, dont les descendants sont toujours les actuels propriétaires.
Les ruines de l'hôpital étaient encore visibles au début des années 1930.
BIJOU PATRIMONIAL
En 1987, la chapelle est inscrite au titre des Monuments historiques, mais des désaccords familiaux quant à sa protection empêchent la réalisation de travaux de mise en sécurité, pourtant ô combien nécessaires.
Ceci conduit les services du ministère de la Culture et de la Communication à proposer un classement d'office de l'édifice, par décret en conseil d'État (19 février 2001).
Cette mesure, très rare car pour le moins autoritaire, a permis la mise en place d'un programme de restauration de l'édifice. À la simplicité du plan et des extérieurs, répond la richesse du décor intérieur d'une grande homogénéité et très peu modifié depuis sa mise en place au XVIIe siècle, hormis quelques adjonctions au XVIIIe.
À travers cette très belle restauration menée en étroite concertation avec les propriétaires dans un climat apaisé, la chapelle a retrouvé sa splendeur sans rien perdre de son authenticité qui ne laisse pas d'émouvoir. Muriel Mauriac
la chapelle saint-nicolas (2020). Dans 101 sites et monuments qui racontent le pays basque .