À l'automne, en montagne, il n'est pas rare d'entendre des détonations dont l'écho rebondit de versant en versant.
C'est le temps du « mat bleu »,
une fièvre qui est d'ailleurs endémique dans tout le Sud-Ouest.
Dans la plaine landaise, les passionnés édifieront ensemble une palombière, dispositif parfois incroyablement complexe alliant tour de bois, tunnels et postes de tir.
Dans les cols basques, au contraire, nul besoin de s'élever: c'est l'oiseau bleu qui, contraint par le relief, vient à vous.
Ces cols sur la route des migrations sont d'ailleurs disputés lors de mises aux enchères fameuses.
Les heureux concessionnaires peuvent ensuite s'adonner à leur passion.
Plus que le tir à la passée, la chasse basque traditionnelle est remarquable.
Nul besoin de fusil: tout est dans le travail collectif.
Les guetteurs signalent les vols (parfois riches de plusieurs centaines d'oiseaux).
Il s'agit ensuite de les rabattre vers le sol et les filets tendus.
C'est là que l'ingéniosité humaine trouve sa place.
D'habiles lanceurs propulsent vers le vol des palettes de bois, sorte de raquettes juste équarries. Les palombes craignent l'oiseau de proie.
Par atavisme, elles plongent vers le sol et les filets où, entravées, elles sont cueillies vivantes comme des fruits bleus. C'est ainsi qu'elles finissent en délicieux salmis dans les assiettes amies...
la chasse à la palombe au pays basque (2018). Dans pays basque une terre, l’océan et des hommes .