Forum ouvert sur le port, lieu de rencontre et centre névralgique de la cité, où des nuées de chaises de café se pressent à l'ombre des platanes, la place Louis XIV est bordée de plusieurs demeures prestigieuses, telle la maison Lohobiague-Enea, construite entre 1643 et 1649 pour l'armateur Johannis de Lohobiague.
Elle a été rebaptisée maison Louis XIV après avoir vu séjourner le jeune roi à l'occasion de son mariage en 1660.
Caractéristique de l'architecture civile de style Louis XIII, Lohobiague-Enea présente deux façades distinctes.
La façade d'apparat, ouvrant sur la place au nord, est la plus soignée (tourelles d'angles sur trompe, lucarnes à fronton, clefs de voûte ornées de mascarons, etc.).
Au sud, le port s'étendait à l'origine jusqu'au pied de la demeure et les arcades du rez-de-chaussée offraient un abri pour les activités marchandes. Plus fonctionnelle, cette façade gagne cependant en légèreté avec la répétition des galeries aux étages.
UN TOUR DE LA PLACE
Édifiée en forme de «U », de 1656 à 1657, sur une zone marécageuse en bordure du port, la masse imposante et austère de l'hôtel de Ville se signale par une absence presque totale d'ornementation.
En manque d'argent, la municipalité vendit en 1706 une importante partie de l'édifice, côté est. L'acquéreur fit bâtir deux ans plus tard l'escalier montant à l'étage dans la venelle qui sépare la maison Claret de la maison Louis XlV.
En 1960, le bâtiment a été rénové par Maurice Darroquy.
Transformée au fil des époques, la maison Ornoaga, dont la partie basse remonterait à la fin du Moyen Âge, est la plus ancienne de la place. Sa façade arrière rue Mazarin, dépourvue d'enduit, permet de lire certaines étapes de ces modifications : adjonction d'un corps de bâtiment à l'est, transformation des ouvertures au rez-de-chaussée, changement dans la couleur et la taille des pierres mises en œuvre à partir du 1er étage, correspondant à une seconde étape de construction.
Les parties hautes, détruites par l'incendie de la ville en 1558, ont été remontées au XVIe, puis modifiées aux siècles suivants.
QUAI DE L'INFANTE
Emblème du port, avec ses tourelles d'angle et ses délicates galeries à arcades, la maison Joanoenia, qui accueillit Anne d'Autriche, mère de Louis XIV, et l'infante Marie-Thérèse d'Espagne en 1660, fut construite pour le riche négociant Joannot de Haraneder vers 1640.
Au rez-de-chaussée, la porte monumentale en plein cintre, encadrée de pilastres en bossage et couronnée d'un tympan, est le principal ornement de la façade.
Motifs récurrents de l'architecture palatiale du XVIIe siècle, pilastres, bossages en table, moulures et tympans sont mis en œuvre sur toutes les entrées principales des belles demeures luziennes de cette époque, auxquels ils prêtent une dignité classique.
L'alternance de pierres et de briques du parement, significative du goût
aristocratique français de la première moitié du siècle, confère à la Maison de l'Infante une allure particulièrement noble et chaleureuse.
L'ordonnancement de la façade de Betbeider-Maïtia rappelle celle d'Ornoaga, avec une attention plus grande apportée aux éléments décoratifs. La villa Mathilde, édifice néo-Renaissance des années 1890, qui évoque les palais vénitiens, est un exemple d'architecture balnéaire parfaitement intégré dans le paysage urbain des grandes demeures du XVIIe siècle. Jacques Battesti
place louis XIV (2020). Dans 101 sites et monuments qui racontent le pays basque .