Établie entre bourgs neuf et ancien, sur un « mamelon planté de chênes séculaires », la résidence familiale des Arcangues, marquis d'Iranda, a été édifiée en 1900 en lieu et place d'un château du XVIIe siècle.
Si Miguel d'Arcangues en fut le bâtisseur, son fils Pierre (1886-1973), écrivain et esthète, un des plus ardents promoteurs du tourisme en Pays basque, en devint véritablement l'inspirateur.
Décorateur hors pair, il agrémenta les espaces intérieurs de peintures (Sisley, Renoir, Seurat, Morizot) et d'objets modernes (Bugatti) qu'il rassembla, guidé par un goût sûr et des fréquentations éclairées.
C'est ce château fleurant bon les Années folles, aussi bien que la tradition basque et l'esprit néo, que l'on continue d'admirer aujourd'hui.
Il est habité et entretenu avec ferveur par le fils de l'écrivain Guy d'Arcangues (auteur notamment des Tambours de septembre), Michel, 9e marquis d'Iranda.
Arcangues a tout de la maison de plaisance, destinée à la satisfaction des besoins matériels de ceux qui y vivent ou séjournent.
La façade principale a des allures de petit castel, avec ses pavillons latéraux en avant-corps, son entrée majestueuse précédée d'un perron, et ses fenêtres hautes surmontées de frontons en arbalète.
L'élévation sud semble plus ouvertement destinée à la villégiature : vastes fenêtres à arc surbaissé du corps central et bow-windows, en rez-de-chaussée des avant-corps, accueillent ainsi un ensoleillement maximum.
La tour centrale, qui offre une touche féerique à l'ensemble, est agrémentée d'une étroite fenêtre aux vitraux armoriés. La vue, qui domine une pelouse d'agrément et le golf, rejoint, à l'horizon, les sommets bleus de la Rhune, du Jaizkibel et des Trois Couronnes.
À l'intérieur, s'affirme la somptuosité d'un passé immuable. Dès le vestibule, on est saisi par le tour de force que représente le grand hall aux proportions extravagantes à l'aménagement dense et luxueux.
Il est surplombé d'une mezzanine elliptique en chêne de Hongrie où veille l'imposante bibliothèque, et recouvert d'un toit vitré. Parquetée en lames de fougère jonchée de tapis persans, la pièce est fragmentée en salons de conversation garnis d'ouvrages anciens, de meubles de collection, d'œuvres d'art.
De là, se répartissent les autres pièces de réception du rez-de-chaussée : salon espagnol, grand salon blanc et or, tapissé de lambris clairs, avec des ornements
rocaille dorés qui enserrent des tapisseries de la Manufacture des Gobelins, spacieuse salle à manger entièrement lambrissée de panneaux de bois dans lesquels prennent place des verdures d'Aubusson.
Enfin, la chambre Empire où Wellington passa plusieurs nuits, tient son nom du lit à baldaquin de satin jaune, en acajou brun orné de bronze, qui l'occupe. Xavier Rosan
château d'arcangues (2020). Dans 101 sites et monuments qui racontent le pays basque .