Les majestueuses ruines du château de Bidache dominent fièrement la vallée de la Bidouze. Le charme romantique qui s'en dégage résonne encore de la grandeur passée du château et des désastres qui ont jalonné son histoire.
Du Château Fort Au Château De Plaisance
Autour de 1040, Garcia-Arnaud, vicomte de Dax, offrit comme cadeau de mariage à son fils Bergon plusieurs terres, dont la baronnie d'Agramont (Acris mont en latin, signifiant « grand mont ») dont la famille tira son nom.
Les seigneurs de Gramont firent construire un premier château à Viellenave-sur-Bidouze qui fut assailli par les troupes du roi d'Angleterre. Les Gramont s'établirent alors à Bidache en y édifiant vers 1250 une imposante forteresse, dont les vestiges des trois tours que l'on peut voir aujourd'hui donnent une idée de l'importance.
Mais en 1523, à l'occasion de sa campagne en Navarre, Philibert de Chaton, prince d'Orange, incendia le château. Sa reconstruction en pierre de Bidache, commencée par Claire de Gramont en 1539, abandonna progressivement tout appareil défensif, transformant le château fort en château de plaisance.
Sa magnificence est surtout due au premier duc de Gramont Antoine Antonin ( 1572-1644) et à son fils, le maréchal Antoine III de Gramont (1604-1678).
Des hôtes illustres y séjournèrent :
en 1565, Antoine Ier de Gramont y organisa une somptueuse réception pour y recevoir Catherine de Medicis. Trois ans plus tard, y était célèbre le mariage de Philibert et de Diane d'Andoins dite « la belle Corisande ».
Mazarin le visita en 1659, a l'occasion de sa venue sur l'île des Faisans pour le traité des Pyrénées.
Devenu bien national sous la Révolution, le château de Gramont fut incendié en 1796. Antoine VIII de Gramont ne récupéra, en 1805, qu'un bâtiment délabré.
II ne reste plus de nos jours qu'un vague souvenir des jardins à l'italienne en terrasse, de l'orangerie et de la serre du jardinier construite au XVIIe siècle, des écuries voutées en berceau (transformées en salle de jeu de paume au début du XXe).
Du château lui-même, le pavillon du grand escalier, qui était agrémenté d'un décor sculpté dans l'esprit de la Renaissance, le pavillon d'Hercule ou la grande galerie ducale ont disparu.
II reste l'ancien donjon (qui avait été aménagé en chapelle et en librairie) ou la porte monumentale de style classique, flanquée de deux tourelles du XIVe siècle, et dont les rampants du fronton sont ornés par deux guerrières mutilées.
Malgré ses blessures et ses amputations, le château de Bidache a belle allure. Deux campagnes de restaurations, en 2005 et 2008, ont permis de cautériser les plaies que lui ont infligées les hommes et le temps.
bidache (2020). Dans 101 sites et monuments qui racontent le pays basque .