Le château fort est édifié sur un promontoire stratégique qui domine la ville.
Mauléon (contraction de "mauvais ou méchant lion") doit peut-être son nom à cette redoutable forteresse, mainte fois assiégée, incendiée et démantelée au cours de son histoire.
Le site fut occupé dès le XIe siècle par une motte castrale, sommairement équipée d'une tour de bois, ceinturée par une palissade et un fossé.
Il prit l'aspect d'un bastion militaire, contrôlant la route de l'Aquitaine vers l'Espagne, lorsque la Soule fut placée, en 1261, sous l'autorité du duc d'Aquitaine, Edouard ler, alors roi d'Angleterre.
Ce dernier ne pouvant en assurer la gestion, il transféra ses pouvoirs à un capitaine châtelain, argousin de cette place forte défensive dans laquelle on fabriquait des canons.
La forteresse fut pavoisée en 1287, lorsque le roi et la reine Léonore de Castille se rendirent à Mauléon pour négocier le mariage de leur fille Éléonore avec le roi Alphonse III d'Aragon.
La présence anglaise en Soule s'acheva en 1449, au moment où Gaston IV de Foix-Béarn, à la tête de plusieurs milliers d'hommes, s'empara du château de Mauléon pour le compte du roi de France, Charles VII.
Au XVIe siècle, le château subira les assauts de Philibert de Chalon, prince d'Orange qui, après avoir incendié le château de Bidache, s'empara de celui de Mauléon en 1523.
Il ne fut pas épargné durant les guerres de Religion. Louis XIII en ordonna son démantèlement en 1642 et il fut partiellement reconstruit six ans plus tard.
Plus ou moins abandonné par la suite, servant de prison sous la Révolution ou de garnison au XIXe siècle, il devint finalement propriété de la ville en 1870.
Inscrit dans son enceinte du XVe siècle, le château a connu de nombreux remaniements.
Il est précédé d'un pont en pierre à trois arches qui enjambe le fossé. Sa silhouette massive garde le souvenir de sa vocation militaire, avec notamment ses trois tours d'angle (aujourd'hui couvertes d'ardoise), ses murs percés d'archères et de canonnières et son puits intérieur qui lui assurait une autonomie en cas de siège.
Au sud-ouest, le donjon ruiné a été arasé au XVIIIe siècle. Les courtines et les tours présentent des pierres appareillées pour les parties basses, surélevées de moellons à mi-hauteur et contrastant avec l'aménagement de la porte au me siècle, ornée de pierres d'attente pour recevoir un blason. Dominique Dussol
le château fort de mauléon (2020). Dans 101 sites et monuments qui racontent le pays basque .