Les Feux d'André Pavlovsky


Considérés par certains comme les signaux emblématiques de la côte basque, ces feux de balisage affirment leur modernité intemporelle à l'entrée du port de Saint-Jean-de-Luz depuis 1937.

La fréquence des accidents de navigation avait amené la municipalité à réviser le système de balisage du port.

Les feux à lumière verte étaient destinés à diriger les bateaux vers l'intérieur du chenal, mais l'installation en place (une tour carrée), devenue vétuste et surtout insuffisamment visible, réclamait un équipement plus fonctionnel et efficace.

 

La proposition faite par le nouvel architecte départemental André Pavlovsky (1891-1961) fut retenue en 1936.

Elle consistait en un habillage de l'ancien feu amont, côté Ciboure, et à sa surélévation de deux niveaux supplémentaires (abritant le système optique), grâce à une ossature et des parois en béton armé.

 

L'architecte édifia également, avec l'aide de l'entrepreneur Margeridon, le feu aval (côté Saint-Jean-de-Luz), selon le même principe de composition. Sortes de petits phares revisités, d'environ 27m de haut, les deux feux, incluant le logement du gardien, sont équipés de porte, fenêtres et balcons en étrave.

 

MODERNISME INTERNATIONAL

 

Les feux de Pavlovsky se démarquent pourtant bien de l'architecture traditionnelle des phares.

 

De plan carré, offrant des traitements différenciés pour chacune des faces, rompant l'aspect monolithique par des décrochements de murs pignons superposés, ils affirment une esthétique volontairement dépouillée, franche et déterminée.

 

D'ailleurs, ne retrouvait-on pas déjà les étagements de plans, les bandes verticales, les formes tronconiques et la sobriété du décor dans le projet de phare élevé à la mémoire de Christophe Colomb qu'André Pavlovsky avait proposé, en 1928, lors du concours organisé par la capitale de la République Dominicaine.

Mais à Saint-Jean-de-Luz, le parti pris structurel, emprunté au modernisme international, s'infléchit subtilement de quelques notations néo-régionalistes Basques (grands pans de murs blancs, volumes asymétriques, toits à deux pans avec débords et couverts de tuiles canal).

 

À l'origine, une des travées était soulignée sur chaque feu par une bande verticale rouge ; depuis 1957, celle du feu aval, côté Saint-Jean, est remplacée par une bande verte, évoquant les couleurs du Pays basque. Dominique Dussol

 

saint-jean-de-luz / ciboure (2020). Dans 101 sites et monuments qui racontent le pays basque .

   

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