Dans le moindre village, il s'impose comme une évidence : le fronton. Avec l'église et la mairie, il est un incontournable du village basque.
La cancha,
l'« aire de jeu », fait office de place quand les joueurs le veulent bien.
La pelote basque, c'est autre chose que le jokari de notre enfance. Il s'agit d'un véritable sport aux nombreuses variantes (22 spécialités !), mais qui n'est souvent connu qu'à travers le si esthétique grand chistera, ce long gant d'osier qui donne une incroyable rapidité à la balle.
D'ailleurs, c'est cette allure folle de la balle en caoutchouc qui a amené à une évolution de l'ancien jeu de paume connu des révolutionnaires de 1789 et né bien loin d'ici. Impossible de s'affronter face à face quand la pelote peut atteindre 300 kilomètres/heure !
Au détour d'une balade à Arbonne ou à Ainhoa, vous verrez plus souvent des parties improvisées à main nue ou avec une pala (« raquette »). J'ai souvenir d'une joute acharnée à Getaria en Guipùzcoa, un dimanche matin. Deux gamins de 10 ans à peine, ceinture bleue contre ceinture rouge, la main déjà calleuse, s'affrontant avec sérieux devant une foule passionnée.
Dans ce port de pêche, le terrain, un mur à gauche, s'appuie sans façon sur le monument en l'honneur du célèbre natif du lieu, Elkano, lieutenant de Magellan dont la devise : Primus circumdedisti me (« Le premier tu m'as contourné ») s'affiche crânement au-dessus du public.
Sans doute un résumé du caractère basque: le sens du défi et l'attrait de l'aventure.
Même s'il est surtout présent en Iparralde (Pays Basque nord), le rugby, par ce qu'il comporte d'agressivité maîtrisée et d'intelligence tactique, est emblématique du caractère basque. On ne compte plus les piliers de devoir que ce si petit territoire a donné au XV de France.
Les rudes paysans de l'Intérieur, durcis par les travaux des champs, fortifiés par une nourriture qui tient au corps, semblent comme faits pour un sport où, dans la mêlée, la force pure ne vaut que si elle est couplée avec la malice. Les connaisseurs se souviennent de Peio Dospital, dit « Dospi », ou de Pascal Ondarts.
Mais chez les Basques se trouvent aussi de grands et rapides ailiers qui, le buste droit, le ballon calé sous le bras, vise l'en-but adverse, notre vraie terre promise. Et comment oublier ces troisièmes lignes qui, comme Imanol Harinordoquy, ont porté jusqu'en Nouvelle-Zélande leurs patronymes si malaisés à prononcer par les commentateurs anglo-saxons ?
Ceux-ci, pourtant, avaient appris l'existence de ce pays de rugby lorsque, au temps de l'amateurisme, les tournées des All-Blacks permettaient d'affronter des équipes de province lors des matchs de semaine.
Avant le test-match contre les Coqs, il fallait se coltiner quelques gaillards incroyables, bâtis comme des armoires mais souples et vifs. On en parle encore vers Auckland ou Christchurch !
l'esprit dujeu et de la fête (2018). Dans pays basque une terre, l’océan et des hommes .