Ossès


Le nom d'Ossès (Urzaiz), dont la première mention écrite remonte au Xe siècle, désignait à l'origine un territoire de vallée composé de petits noyaux de peuplement dispersés, les « quartiers », formant une seule paroisse très étendue.

 

Longtemps dépendante du royaume de Navarre, l'entité administrative de la vallée d'Ossès comprenait la plaine qui s'étale au sud du Baïgura jusqu'à Saint-Martin-d'Arrossa et le couloir qu'emprunte la Nive jusqu'à Bidarray.

 

Supprimé par la Révolution, son territoire a été progressivement découpé et réduit en communes. Bidarray est devenu autonome en 1790, Saint-Martin-d'Arrossa en 1923.

 

Le village actuel d'Ossès est constitué des anciens quartiers établis sur la plaine centrale : Horça, Ahaïce, Gahardou, lriberry et Urgaçan.

Le nom même d'Urzaiz pourrait avoir été créé par l'association de deux de ces toponymes, Horça et Ahaïce.

Au centre du bassin, Horça est le hameau principal où s'élève l'église fortifiée dédiée à saint Julien, construite en grès rose, dans la seconde moitié du XVIe siècle, remarquable par son exceptionnelle tour-clocher polygonale ornée en partie haute de bandeaux de pierres blanches qui lui confèrent une allure étonnamment moderne.

 

Installé postérieurement en façade (1668), un portail monumental à l'ordonnancement classique rompt avec la rigueur martiale des élévations.



MODÈLES UNIQUES

 

Les maisons les plus anciennes d'Ossès remontent, dans leur état actuel, aux XVIIe et XVIIIe siècles. Certaines, mentionnées dans les archives depuis le Moyen Âge, comportent très vraisemblablement des éléments antérieurs, notamment dans leur structure, parfois dans leur décor, qui restent toutefois difficiles à dater avec précision.

 

Les dates qui apparaissent souvent en façade, toutes postérieures à 1610, peuvent désigner aussi bien l'édification que la reconstruction de la bâtisse ou sa transformation.

 

Au plan formel, il n'existe pas d'unité architecturale à l'échelle de la vallée les modèles bas-navarrais, dont les plus représentatifs se situent non loin en pays de Cize, autour de Saint-Jean-Pied-de-Port façades en pierre avec porte monumentale en plein cintre (maison Apalats à Gahardou), voisinent avec des maisons marquées par l'influence labourdine prédominance des pans de bois en façade (Sastriarena à Horça).

 

Une même maison emprunte souvent aux deux modèles (maisons Harizmendi, Inda, Etxebarne).

 

En dehors de quelques édifices accompagnés de dépendances agricoles, ces maisons de plan rectangulaire aux larges façades à pignon cumulaient les fonctions de lieu d'habitation et d'espace de travail agricole et pastoral.


Elles sont majoritairement implantées de manière autonome et dispersées, même à proximité des centres des hameaux, où les façades restent généralement tournées vers l'est, sans tenir compte des voies de circulation.

 

À Horça et Gahardou, il existe quelques exemples de maisons plus étroites, délimitées par deux murs gouttereaux saillants, droits ou en encorbellement, qui rappellent les maisons de bourg des villages labourdins comme Saint-Jean-de-Luz. Jacques Battesti

 

ossès (2020). Dans 101 sites et monuments qui racontent le pays basque .