Les Basques ont un rapport immémorial à la pierre. Sans ironie aucune et au contraire avec tout le respect que l'on doit aux anciens, on peut même affirmer qu'ils viennent tout droit de l'âge de pierre !
On peut le vérifier très facilement en laissant serviette et crème solaire sur le sable de Guétary ou de Biarritz. Il faut quitter les rivages atlantiques, s'éloigner de la foule estivale et s'abriter du soleil pourtant si désiré pour pénétrer le Pays intérieur. Il s'agit de s'enfoncer dans les tréfonds de la vallée de l'Arberoue en Basse-Navarre, à une douzaine de kilomètres d'Hasparren, dans le réseau de grottes typique d'un relief karstique.
L'eau, pendant des temps qui semblent infinis aux hommes, s'est infiltrée dans les tréfonds du Gaztelu. Inlassablement, avec toute la patience élémentaire qu'elle peut déployer, elle y a créé trois grottes se superposant :
Isturitz (lieu de la côte du rocher)
Oxocelhaya (le champ des loups)
Erberua
Il y a 80 000 ans, des hommes cherchant un abri ou poursuivant une proie blessée ont commencé à disputer cette roche aux carnivores qui en avaient pris possession (les archéologues modernes en ont trouvé les preuves).
Pendant des millénaires, des dizaines de millénaires, même, la colline de Gaztelu et ses grottes ont représenté pour les hommes (néandertaliens, puis il y a environ 35 000 ans, représentants de l'espèce Homo sapiens, c'est-à-dire Cro-Magnon) un point de repère incontournable, une halte sans doute bienvenue pour des chasseurs-cueilleurs qui circulaient sur tout cet espace de l'isthme européen et en particulier pour des hommes se déplaçant entre la plaine aquitaine au nord de la chaîne des Pyrénées et la région allant de la corniche vasco-cantabrique à la plaine de l'Èbre au sud.
... et celles d'Olhadubi, franchies par la vertigineuse passerelle d'Holzarte.
un pays de pierres et d'eaux (2018). Dans pays basque une terre, l’océan et des hommes .