Ustaritz


 Le Petit Séminaire Saint-François-Xavier

 

La construction du petit séminaire Saint-François-Xavier est une des premières commandes faites à l'équipe d'architectes Hiriart, Tribout et Beau. Le site choisi à Ustaritz, sur une colline dominant la vallée de la Nive, et l'ampleur du programme vont donner à Hiriart l'opportunité de développer ses qualités et d'affirmer son style.

 

Il profite pleinement du dénivelé, accentuant ainsi la monumentalité de l'établissement qui devient un signal fort dans le paysage.

 

HYMNE À LA LUMIÈRE

 

La composition axiale, centrée sur la chapelle, est très rigoureuse. La sobriété des formes et la simplicité du plan ne font pas apparaître la complexité, pourtant réelle, des espaces où se succèdent escaliers, cloîtres, patios et pergolas.

 

La porte d'entrée n'introduit pas de plain-pied au bâtiment : elle donne accès à une sorte de palier intermédiaire menant sur la droite à la chapelle, tandis que, sur la gauche, se croisent, au centre, un escalier descendant vers la cour d'honneur et, de part et d'autre, deux escaliers montant vers le mur de marbre blanc du Souvenir, éclairé par un vitrail.

 

Cette disposition originale baigne l'ensemble d'une lumière colorée que l'on retrouve à tous les niveaux. L'édifice est en effet conçu comme un hymne à la lumière, les espaces partiellement clos débouchant toujours sur des perspectives ouvertes.

 

 

Les fenêtres rectangulaires ou en plein cintre éclairent généreusement toutes les pièces, tandis que les cages d'escalier sont illuminées par des vitraux d'un graphisme Art déco simple mais puissant.

 

À Ustaritz, comme dans ses chantiers ultérieurs, Hiriart s'assure du concours d'artistes et d'artisans pour faire œuvre d'art totale. Il commande au sculpteur Frédy Biberstein une statue de saint Francois-Xavier qu'il installe sur la terrasse supérieure comme point de fuite et centre repère de l'édifice.

 

Il fait dessiner les ferronneries des rampes d'escalier à Jean Schwartz. Quant aux vitraux, non signés, ils sont attribués aux frères Mauméjean. La chapelle n'était pas construite quand mourut Joseph Hiriart. L'architecte François Lafaye en reprit les plans et livra la construction en 1951. Maddalen Narbaïtz-Fritschi

 

Le Château Lota

 

 

Natif d'Ustaritz, Baptiste Duhart fait partie de cette première vague d'immigrés basques désirant faire fortune en Amérique du Sud. Il parvint à ses fins au Chili, à Lota, dans la région du Biobo.

Fortune faite, Duhart et son épouse revinrent au pays. Ces Amerikanoak entreprirent de faire bâtir une résidence digne de leur réussite et susceptible d'incarner leur nouvelle position sociale. Ainsi fut construit, entre 1874 et 1879, le château Lota dont le nom rappelle le lieu de leur succès.

 

LA VIE DE CHÂTEAU

 

Fièrement installé sur la place du village, le « château » est en fait une importante maison bourgeoise arborant un faste inhabituel pour la région.

À la recherche d'une certaine historicité, l'éclectisme de son architecture emprunte à différentes époques. La façade sud, plus élancée avec son haut pavillon central, trouve une monumentalité classique inspirée du XVIIe siècle.

Mais un soubassement en pierres rustiques, qui intervient discrètement sur un demi-étage d'entresol, apporte un peu de la patine du temps tandis que la pierre de taille, réservée aux étages, témoigne d'un certain raffinement.

L'axe de la façade nord se signale par une loggia sur deux niveaux, ornée d'un décor ajouré selon un modèle inspiré de la Renaissance. De part et d'autre, le rythme un peu sévère des fenêtres rectangulaires est adouci par l'ornementation des chambranles moulurés ou sculptés qui apportent une certaine préciosité.

La toiture d'ardoise à versants et à pavillons, sommée d'épis de faîtage, s'ouvre sur de hautes lucarnes néo-Renaissance. Mais la surcharge décorative du lourd fronton qui coiffe la loggia du troisième niveau, avec la date de 1875 insérée dans un médaillon, retrouve le style ostentatoire de la Troisième République.

La demeure s'inscrit, comme il se doit, dans un cadre de verdure (aujourd'hui parc public), indispensable faire-valoir de tout château qui se respecte. À l'intérieur, les pièces de réception ont conservé tous les éléments d'usage que l'on associe à la maison bourgeoise : cheminées sculptées, motifs géométriques ou naturalistes du pavement du vestibule, lambris et moulures de staff soulignent le caractère d'apparat de la demeure.

 

Aujourd'hui, le château Lota, propriété communale, abrite l'Institut culturel basque, créé en 1990. Dominique Dussol

 

CF : eke.eus/fr • T. 05 59 93 25 25

 

L'Église Saint-Vincent 

 

 

À partir de l'été 1946, le peintre André Trébuchet (1898-1962) reçoit la commande de la décoration du chœur de l'église Saint-Vincent.

Installé depuis une vingtaine d'années à Ustaritz, l'artiste a déjà derrière lui une longue carrière de peintre décorateur, qu'il exerce auprès de riches propriétaires de la côte. Sa production religieuse est également abondante : citons les décors de la chapelle du collège Saint-Bernard à Bayonne (1928), celle des Frères à Orthez.

Le décor de Trébuchet s'inscrit dans les travaux de réfection de l'église (construite entre 1862 et 1864 dans le style néo-gothique par Charles Besoin ; le clocher est réalisé en 1869 par l'architecte bayonnais Darricau), menés sous l'impulsion de l'abbé Léon.

Une étroite collaboration s'établit entre le prêtre, amateur d'art, et le peintre, chrétien convaincu.

La peinture murale, qui s'étend avec beaucoup d'ampleur sur 280 m2, prend place dans le chœur à pans coupés. Aux extrémités latérales, se font pendant L'Ascension du Christ et L'Assomption de la Vierge, ceinturées dans une mandorle, entourées d'anges et traitées de manière volontairement archaïque, évoquant les grands décors byzantins.

 

Au centre, une haute frise de six anges, interrompue par trois vitraux à lancette, relie les deux scènes. Une guirlande de fleurs circule de mains en mains. Le niveau inférieur met en scène un cortège de 25 saints et saintes représentés sur un fond blanc uni, en pied et à échelle humaine. Une inscription en basque désigne chacun.

L'abbé Léon a présidé au choix iconographique qui donne la préférence aux saints de la région, qu'ils soient originaires du Pays basque (tel saint Michel Garicoïts) ou qu'ils y aient séjourné.

 

Pour certains personnages, des habitants d'Ustaritz ont servi de modèles, tels le commanditaire Pierre-Léon, sous les traits de saint Léon, ou le Dr Emmanuel Sourberbielle, issu d'une famille noble d'Ustaritz et maire de la commune jusqu'en 1939, sous le visage de François Darlan, martyr de la Révolution.

 


Nagusia, marque de vêtements basques.